Devenir chef de projet touristique avec la licence professionnelle du Cnam

La licence professionnelle Chef de projet touristique est dispensée autour de 4 compétences clés : identification et formalisation des besoins de l'entreprise touristique, lancement du projet, pilotage de ce dernier en fonction du budget alloué, et montage d’un plan de communication. Accessible à partir d’un bac+2 et sur la base d’un projet professionnel, elle d’adresse à un public curieux, volontaire et créatif prêt à s’engager au service d’un territoire et des visiteurs venus le découvrir.

Le chef de projet touristique connaît les richesses culturelles, patrimoniales et de loisirs du territoire où il exerce. Il élabore des projets en synergie avec d’autres acteurs publics et/ou privés du secteur touristique. Il fait preuve d’une grande capacité à travailler en équipe et à comprendre les enjeux politiques, économiques, sociaux et écologiques. Son dynamisme est indispensable, son aisance relationnelle aussi, sans compter son sens de la négociation et de l’écoute, sa gestion de la pression et des imprévus. Une polyvalence dans le comportement, donc, mais aussi la faculté de s’adresser à tout type de partenaires (élus, chefs d’entreprise, associatifs, etc.) et de publics. D’où l’exigence de maîtriser l’anglais, voire une ou deux autres langues étrangères. Il ne faut pas oublier que la France reste, à ce jour, le pays le plus visité au monde…

Où exercer… et où se former ?

Les entreprises touristiques, très majoritairement des TPE, font face à des enjeux stratégiques importants : élaboration de produits, développement commercial, positionnement marketing et stratégie numérique et digitale. Pour mener à bien ces projets qui constituent leur cœur de métier, ces petites structures recherchent les compétences dont elles ne disposent pas le plus souvent en interne. Rôle dévolu au chef de projet touristique, capable de produire une stratégie pour améliorer la compétitivité de la société qui l’emploie et de lui assurer une certaine prospérité dans le temps.

En 2022-2023, au Conservatoire national des arts et métiers, la licence Chef de projet touristique est déployée dans quatre régions et sept centres : Dole, Poitiers, Dax, Cognac, Compiègne, Embrun et Bazeilles. Quatre nouvelles promotions verront le jour en septembre 2023, à Bordeaux – avec une forte dimension « tourisme durable » en cohérence avec le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs de Nouvelle-Aquitaine –, à Mâcon – avec une coloration en œnotourisme –, à Strasbourg et à Nantes.

3 QUESTIONS À MARINE LOISY, MAÎTRE DE CONFÉRENCES ET RESPONSABLE NATIONALE DE LA LICENCE PRO CHEF DE PROJET TOURISTIQUE

Qu’est-ce qu’un projet touristique ? Un exemple concret à nous donner pour se faire une idée ?

Il existe une grande diversité de projets touristiques qui peuvent, eux-mêmes, nécessiter des compétences variées. Au sein d’un réseau de chambres d’hôtes, par exemple, il peut s’agir de développer des prestations au service des cyclotouristes et d’obtenir le label national « Accueil vélo ». Autre exemple, dans le cadre d’un grand événement sportif, le chef de projet touristique construit et commercialise des offres packagées intégrant hébergement, restauration et excursions diverses. En France, chaque région est en charge de sa planification touristique à moyen terme. Elle élabore pour cela, tous les 5 à 7 ans, un schéma régional de développement du tourisme et des loisirs intégrant un état des lieux, un diagnostic, des objectifs stratégiques et les actions concrètes à mettre en place pour atteindre ces derniers. Voilà un autre exemple de projet touristique !

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Quelles sont les structures qui accueillent les compétences du chef de projet touristique ?

La diversité des projets touristiques n’est pas sans lien avec l’hétérogénéité des structures concernées. En effet, ce type de projet peut émaner d’une entreprise privée (de la start-up émergente au grand groupe international), d’une institution publique (intercommunalité, comité départemental ou régional du tourisme, etc.) ou même d’une structure associative. Certaines d’entre elles peuvent appartenir à un secteur d’activité très éloigné du tourisme, comme c’est souvent le cas à travers le développement du tourisme industriel. Une entreprise comme EDF, par exemple, accueille chaque année plusieurs centaines de milliers de visiteurs sur ses sites.

Y a-t-il d’autres formes de tourisme à inventer, de celles que l’on se s’imagine pas encore ?

Depuis la naissance du tourisme il y a 300 ans, les pratiques ne cessent d’évoluer, portées par les innovations techniques et technologiques : le développement des chemins de fer hier, un court séjour en orbite pour certains ultra-privilégiés aujourd’hui… et des stations spatiales de villégiature demain ? les formes de tourisme à inventer reposent sur des réflexions de fond qui sont déjà menées depuis plusieurs années. Dans nos stations de montagne, les élus et les professionnels imaginent les activités touristiques et de loisirs déployables en l’absence de neige. Les périodes de confinements successifs imposés pendant la crise sanitaire ont offert un tremplin au tourisme local qui peut s’inscrire, par ailleurs, dans une démarche de limitation de l’empreinte écologique. En France, le tourisme représente 11% des émissions de gaz à effet de serre. La question de la durabilité des pratiques n’est plus une option. Aussi, chaque année, 4 Français sur 10 ne partent pas en vacances. Les défis à relever sont donc immenses et multiples.